Axes et modalités « Créativité en langue et en discours : au-delà des normes et des frontières ? » La créativité, en tant qu’à la fois disposition, attitude et activité, est associée avant tout avec des préoccupations artistiques dont la visée essentielle est de faire apparaître des formes inédites, surprenantes dans leurs dimensions esthétique, sémiotique et expressive. La créativité semble ainsi indissociable de l’innovation. Le colloque international « Créativité en langue et en discours : au-delà des normes et des frontières » sera un forum pluridisciplinaire pour explorer des questions liées aux compétences, aux attitudes, aux activités créatives dans les interactions langagières (orales et écrites), dans la traduction, ainsi que dans le développement des compétences communicatives dans l’enseignement et l’apprentissage des langues. Une attentation particulière sera portée aux relations entre les différentes activités créatives et leurs résultats d’une part, et les frontières qui leur sont imposées par normes, notamment langagières, sociales, institutionnelles. En s’appuyant sur des travaux didactiques et linguistiques menés pour le programme Images culturelles pour l’apprentissage des Langues (ICAL, 2018-2020), on poursuivra la réflexion selon les axes d’étude faisant appel à des champs disciplinaires alliant Sciences du langage et des Sciences de l’éducation. Il s’agit à terme de proposer un programme de recherche inscrit dans les travaux de l’axe « Frontière, culture, identité » et « Frontière, langue et images culturelles » de l’Unité de recherche 4030 Histoire, langues, littératures, interculturel (UR 4030 HLLI) de l’Université du Littoral-Côte d’Opale (ULCO). Sont invitées prioritairement, mais non exclusivement, les communications qui enrichiront les champs d’investigation des trois axes du colloque : Axe 1 : Linguistique (phraséologie/lexicologie) Dans sa dimension linguistique, le colloque propose un forum de réflexions et de discussions sur la créativité lexicale et phraséologique. En effet, de nouvelles unités mono- et polylexicales apparaissent continuellement dans le lexique. On s’interrogera ainsi sur les rapports entre les formes nouvelles et l’ensemble des normes, notamment sémantiques, morphologiques et syntaxiques. Quelles sont les fonctions discursives que doivent assurer les structures créées ou simplement modifiées – par exemple en cas de défigement – par les locuteurs ? Les locuteurs natifs et les apprenants de L2 adoptent-ils les mêmes procédés créatifs ? Le font-ils avec des visées communicatives similaires ? Dans quelle mesure des pratiques créatives contribuent-elles à développer des compétences communicatives ? En lien avec les autres axes du colloque, on s’attachera à comprendre l’apport d’une attitude et d’un traitement créatifs du matériau lexical et phraséologique par les locuteurs.
Axe 2 : Créativité dans l’activité traduisante Le concept de la créativité en traduction n’est pas neuf, mais son étude a été écartée pendant longtemps des recherches traductologiques, le laissant «parent pauvre de la théorie » (Mariaule, 2015, p. 84). Toutes les approches admettent la présence de la créativité lors du processus de traduction est tant que partie intégrante. Cependant, la créativité et ses éventuelles limites dans le domaine de la traduction restent encore à définir. Il s’agira lors de notre colloque de nous questionner collectivement sur la possibilité de définir la créativité en traduction. Si oui, peut-on désigner ou marquer les limites de la créativité du sujet-traducteur ? Où se situe la frontière entre créativité et subjectivité en traduction ?
Axe 3 : Créativité dans et pour la classe de langue Développer chez un apprenant un usage créatif de la langue présente de nombreux enjeux. Premièrement, il y va de son potentiel expressif : on le sait, chez tous les locuteurs, la tendance à l’expressivité encourage des innovations : pensons au pragmatème Belle journée récemment apparupour remplacer Bonne journée dont la charge affective semblait légèrement usée. Deuxièmement, la créativité en discours conduit inévitablement à interroger la norme dont le locuteur cherche justement à s’écarter, ce qui conduit à une activité métalinguistique intense. En effet, on est amené à réfléchir sur les moyens linguistiques disponibles : ceux que l’on emploie habituellement et ceux qui permettront d’aller au-delà des formules attendues. Troisièmement enfin, en employant une langue de manière créative, un apprenant exerce un contrôle de sa propre production langagière, en sélectionnant de manière consciente et engagée les élements nécessaires non seulement pour réaliser une tâche, mais surtout pour créer l’effet souhaité. Un discours créatif est ainsi particulièrement sensible aux deux mécanismes inhérents, selon Bialystok (1991) à toute activité langagière : l’analyse des données linguistiques et maîtrise de sa propre production. Ces notions sont également liées à des enjeux didactiques, linguistiques, culturels, discursifs, pragmatiques (entre autres) touchant le processus d’apprentissage et de formation dans des domaines variés (scolaires, universitaires, professionnels). Quels dispositifs de recherche-action liés au développement de la notion créativité pour l’enseignement et l’apprentissage des langues mettre en place ? Quel est l’impact de ces pratiques de formation sur le processus de professionnalisation des futurs enseignants ? Quel rôle les langues et les cultures jouent-elles sur la façon d’appréhender l’écriture collective créative ? Modalités de soumission de propositions de communications : Les propositions de communications de 20 minutes suivies de 10 minutes de discussions devront être déposées sur le site du colloque au plus tard le 31 juillet 2023. Elles ne devront pas dépasser 2000 caractères (espaces compris) hors bibliographie et mots clefs. Langues du colloque : anglais ou français Dates importantes Date limite de soumission de propositions de communication : 31 juillet 2023 Notification d’acceptation ou de refus : 5 septembre 2023 Le colloque sera en présentiel uniquement à l’Université Littoral Côte d’Opale sur le site de Boulogne-sur-Mer. Comité scientifique : Fabrice Barthélemy (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, EA 2288 DILTEC) Isabelle Billoo (Université d’Artois, Centre de recherche Textes et cultures) Jan Goes (Artois, Centre de recherche Grammatica) Monika Grabowska (Université de Wrocławski, Wrocław, Pologne) Anna Krzyżanowska (Université Marie Curie-Skłodowska, Lublin, Pologne) Ewen Lecuit (INSPE, Outreau-Lille, Hauts-de-France) Émilie Perrichon (ULCO, Unité de recherche 4030 sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel) Iryna Shargay (ULCO, Université de Zaporijia, Unité de recherche 4030 sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel) Dorota Sikora (ULCO, Unité de recherche 4030 sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel) Alexandra Tsedryk (Université Mount Saint Vincent, Halifax, Canada) Carl Vetters (ULCO, Unité de recherche 4030 sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel)
Comité d’organisation : Émilie Perrichon, Iryna Shargay,Dorota Sikora |
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